Journal d'Antoine dénommé César Bottin

Carnet n° 2

1915-03-17 / 1915-04-01

[Carnet de 9 x 15 cm. Orthographe, capitalisation et ponctuation conservées.]

Les notes en marge, sont extraites de l'Historique du 7e bataillon de chasseurs alpins
Depart de Draguignan le 17 Mars
arrive à Avignon le 18 Mars
à 6 h.
Départ d'Avignon 6h.30 matin
nous traversons le pont d'Avignon
arrivés à Givors Canal.
a 16 h. à Lyon Vaise
17 h 2. à Gray 2 h matin
Gray dép.8.35
Champvans les Gray8.50
Vadans8.60
Valay8.05
Montagny8.15
Chenevrey8.30
Marnay8.40
Brussey8.45
Emagny8.50
Miserey9 h.
            départ10 h.
Besançon arrivé10.15
                départ16.10
Roche16.15
Deluz16.30
Laicoey16.35
Ougnet Douvost16.45
Beaumes les Dames16.55
Hievre Paroisse17
Clerval17.25
Pompierre17.45
L'Isle sur le Doubs17.55
Colombier Fontaine18.10
Voujacourt18.25
Montbelliard18.40
Belfort19.26
Buzan arrivéematin 5 h
premier Village Alsacien
Journée du 20 Mars 1915
Urbès
Wesserling 1ere gare allemande
en route, nous avons traversés
St Amarin petite ville
assez coquette.
Amalparck où on voit
quelques usines.
Nous avons passés 2 nuits et
un [jour] dans la petite ville de
Mooch. On est parti le lundi
matin à 5 h. est tout doucement
par étape, très dure par exemple
on est arrivé à 11 h ½ de là
après la revue du Commandant
j'ai été affecté à la 1re Compagnie
ou j'ai rejoint immédiatement
on enttend les bruits de balles
canons, bombes rien de
bien agréable.
Soirée du 22 Mars
temps couvert de 2 h ½
à 6 heures. J'ai pris la garde
à coté d'un fortin boches.

Journée du 23 Mars 1915
quelques fusillades ennemies
auquelles répondent nos
petits postes. à 11 h du matin
jusqu'à 3 heures bombardement
de notre artillerie du 155.
cet affreux on voit déraciner
de gros arbres. nous nous mettons
à l'abri des cailloux et des
débris de toutes sortes/
à 3 heures un feu de salve
par notre 75. et puis l'attaque
des tranchés ennemis.
C'est le 152e Rég. d'infanterie
qui commence la charge, appuyer
par 2 de nos compagnies/
Le 152e réussit a prendre pied
dans une tranché boches et fait
de ce coup 100 prisionner et
six officiers. nos 2 compagnies
ne sont là que pour renforcer
l"attaque. Le 152e se déplace
une 2[e] fois et enlève une 2e
tranché aux boches et fait 50 prisonn.
et prends 6 mitrailleuses, c'est
un jolie succès.
Journée du 24 Mars 1915
Le matin quelques fusillades
boches sans succès. vers
9 h du matin on mange
la soupe. vers 11 heures
bombardement effroyable
de notre artillerie du 220
qui dure 3 heures comme
finale un arrosage d'obus
de 75e accompagnés du 65
nous partons le bataillon
à l'assaut baïonette au canon.
arrivé sur les tranchés boches
spectacle affreux. tout
est bouleverser par l'effet
de notre artillerie on voit
degros arbres coupé. on voit
des corps boches complètement
mutilé. les quelques boches
qui restent encore dans
la tranché avancé se
rendent affolé. nous faisons
180 prisonniers dont un officier
nous nous emparons de la crête
et on descend à moitié chemin
pleine, doù l'on domine la
ville de Mulhouse. nous
nous estallons dans la tranché
boches. on ramasse une quantité
de munition, telle que bombe
fusils, cartouches, mitrailleuses
etc… succès sur toute la
ligne.
Journée du 25 Mars
Nos travaux consistent à
fortifier les positions conquises
Journée du 26 Mars
Même travaux, vers les
3 heures après midi le temps
se couvre. grande chute
de neige, qui continue
toute la nuit. on est
affreux.
Journée du 27 Mars
il fait un froid terrible
on est très fatigué on ne
peut pas dormir ni le jour
ni la nuit.
Journée du 28 Mars
temps couvert. travaux dans
les boyaux. Jour et nuit
les boches nous envoient
de temps à autre quelques
obus.
Journée du 29 Mars
temps à peu près beau, on voit
de tant à autre le soleil. on
profite pour se faire sécher un
. peu. rien à signaler
Journée du 30 Mars
rien à signaler. le dégel
commence, l'eau coule partout
dans les tranchés. on est tous
plein de douleur.
Journée du 1er Avril 1915
O miracle, on commence à avoir
par ½ section 24 heures de
repos. on peut dormir.
[suivent 15 pages blanches]
Blessé à la tête par un éclat d'obus le 25 avril 1915 à 2 heures de l'après midi, très certainement à la bataille du Hartmannswillerkopf, il décèdera des suites de ses blessures le 3 mai 1915 à l'Hôpital mixte de Gray.
Il est enterré au Carré militaire "GRAY" dans une tombe individuelle portant le numéro 392 avec la mention "Mort pour la France".
Voir le site Mémoire des Hommes.
…Le 25 avril, la canonnade fait rage dans la direction de l'Hartmann  les Allemands ont repris le sommet. Le bataillon est alerté et part en pleine nuit avec mission de réoccuper la position perdue. Bien préparée par l'artillerie, l'attaque réussit pleinement, en très peu de temps, tous les objectifs sont ateints et la position est réorganisée sous un bombardement infernal…